Nous sommes arrivés cette fois plus tôt que l’année dernière, car mon père passionné par les vieilles pierres voulait visiter et découvrir le village. Après avoir installé le matériel à l’intérieur de l’église pour mon concert il s’en est allé.
Une maison particulière au sommet de la colline l’intriguait et il voulait la voir et savoir le pourquoi d’une architecture qui dénotait par rapport à l’ensemble: la maison de l’Aigle Blanc !
Quel avait été son architecte, son bâtisseur et son premier propriétaire ? Monsieur René Moulin Maire de Laviolle nous a brièvement répondu en nous précisant qu’il s’agissait de Monsieur Marius Tendil qui avait fait son régiment en Indochine. De retour en France il est victime en 1930 d’un accident de moto à la suite duquel il devra être amputé d’une jambe. Qu’à cela ne tienne! Homme de caractère et de tempérament il veut prouver que cela ne changera pas sa vie? Il décide alors de devenir maçon et entreprend de bâtir une maison sur pilotis – sans doute des souvenirs d’Extrême-Orient- en effectuant les travaux avec une échelle sur laquelle il montait avec sa béquille. Ainsi allait surgir au sommet de la colline qui domine Laviolle “La maison de l’Aigle Blanc” qui sera à l’origine une sorte de guinguette avant de devenir un café. Et pourquoi ce nom : par ce que Marius était un admirateur de Napoléon.
Ces deux références pourraient identifier mon père et moi. Moi je suis admirateur de Napoléon et mon père est habité par une passion irrationnelle de l’Indochine. Je m’interroge: était-ce chez lui inconsciemment un ressenti, une prémonition ou le hasard ? Le connaissant mais sans lui avoir demandé je pense que si les moyens lui permettaient et que ce bien soit à vendre, il l’achèterait. Les deux “ si” étant négatifs il vous citera alors ce proverbe du monde sinisé qui dit:” La maison n’appartient pas à celui qui la possède mais à celui qui la regarde!” Je sais qu’il regarde souvent les photos qu’il a faites aussi je vous les montre:
Mon père est redescendu du sommet allégorique de la colline, heureux et satisfait d’avoir pu, j’en suis sûr, approcher au plus près la quête de sa curiosité . Mon concert a commencé et le son de mon violon paraît ravir la monstrueuse gargouille de granit qui ferme les yeux et sourit.
Merci à Monsieur René Moulin Maire de Laviolle qui m’honore toujours de sa présence et à Lucette Roche Présidente de l’Association “La Vie Laviolle” avec une pensée émue pour sa maman qui s’en est allée au jour de notre venue et qui serait venue mais qui était là dans nos souvenirs et qui le demeure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire