26 mai 2022

Au Château de Bonaguil Marguerite de Fumel, La Dame Blanche est venue à mon concert. Invisible mais présente, elle m’a effleuré, touché, poussé et retenu.

https://actu.fr/nouvelle-aquitaine/saint-front-sur-lemance_47242/lot-et-garonne-en-novembre-la-dame-blanche-revient-hanter-le-chateau-de-bonaguil_46064880.html

https://www.geni.com/people/Marie-Marguerite-de-Fumel-comtesse-de-Giversac/6000000023673746705

Samedi 30 Avril 2022

Quand nous sommes arrivés pour installer notre matériel j’ai déjà perçu des bruits à la sonorité bizarre ou du moins qui m’étaient inconnus. Je l’ai dit à mon père. Lui n’entendait pas. Normal, il est un peu sourd ! Monsieur Arrasus le responsable du château qui nous avait accueilli, avait mis à notre disposition une salle contigüe à celle prévue pour le concert, en guise de loge. Une fois notre sonorisation installée et les essais terminés je suis allé me changer. Tout était prêt. Le public était arrivé. Je devais commencer

       
  C’est alors….Je sais vous allez douter de mes mots, de mes sensations,de mes ressentis. Je vais vous dire quand même. Tout vous dire !

Pont levis du château

 

  Le château de Bonaguil

Mon Père introduit chacun de mes morceaux par une brève présentation en citant le nom du compositeur et la date de son écriture. Parfois un renseignement supplémentaire ou une anecdote. J’avais débuté par un extrait de l’Oratorio de Georges Frédéric Haendel Solomon intitulé l’Arrivée de la Reine de Sabba que vous venez d’écouter. Je jouais maintenant depuis plus d’un quart d’heure.

Mon père cette fois proposait aux auditeurs de rejoindre l’Amérique du Sud dans l’allégorie de ses mots et la sonorité de mes notes quand….regardez ! Regardez bien:je me sentis poussé par l’arrière.

Cela se reproduisit une seconde fois lors d’une autre présentation mais mon père ne filmait plus. Puis après encore, mais cette fois je fus tiré, retenu, empêché de débuter “Liebesleid” de Kreisler. Je ne pus de ce fait jouer les deux premières notes. Je dis le pourquoi à mon père qui l’avait remarqué, à la fin du concert. Puis toujours à la présentation du morceau de Jules Massenet “Méditation de Thaïs” je ressenti à nouveau un frôlement furtif, aimable, j’oserais dire affectueux à l’épaule droite. Ces inattendus ne me perturbèrent en aucune façon car comme vous le diront celles et ceux qui me connaissent quand je suis avec mon violon je n’ai ni appréhension ni trac.

Ce n’était que le début. Que les prémisses. Je n’imaginais pas d’ailleurs de suite. J’étais tout à mon instrument. Je n’avais, je le répète, ni crainte, inquiétude ou terreur.

Mon concert était maintenant terminé. Il se faisait déjà tard et nous devions traverser la nuit pour revenir en Auvergne. Tandis que mon père terminait de ranger le matériel, je partis dans la pièce d’à côté me changer. Je revins vers lui avant de retourner rechercher mes habits de scène quand….à nouveau…quelque chose….quelqu’un…quelle qu’une peut-être m’effleura le bras droit dont le pan de ma chemise paru tiré sans que je vis de main et encore moins de personne. Cette sensation troublante m’était peut-être un appel, le langage muet d’un “au revoir” ou d’une invitation à revenir. La fugacité de l’instant dans l’éclair de cet imprévu me fut étonnamment agréable et doux. Je rêve déjà de pouvoir le ressentir à nouveau. Le revivre peut-être . Revenir un jour pour un autre concert au Château de Bonaguil.


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