Marie-Thérèse Nguyễn Hữu Thị Lan (surnommée Mariette en famille) naît dans une petite ville du delta du Mékong en Cochinchine, l'un des protectorats de l'Indochine française (avec le Tonkin au nord, l'Annam au centre, puis le futur Laos et le Cambodge à l'est). Son père, Pierre Nguyễn Hữu-Hào, est un marchand extrêmement fortuné, né dans une famille modeste de Gò Công de religion catholique. Grâce à la protection du vicaire apostolique de Cochinchine occidentale, Lucien de Mossard, il entre comme employé aux écritures chez le duc de Long-My, Lê Phát Đạt, dont la famille possédait d'immenses territoires et propriétés en Cochinchine. Cette famille — catholique — jouissait de la faveur des autorités coloniales françaises et de la hiérarchie catholique d'Indochine à laquelle elle avait fait don de terres pour l'Église. Pierre Nguyễn Hữu-Hào devient rapidement régisseur des domaines ducaux et finit par obtenir la main de la fille de son maître, Marie Lê Thị Binh. C'est de cette union qu'est donc issue la future impératrice.
Celle-ci est envoyée à l'âge de douze ans en France poursuivre ses études secondaires dans un pensionnat d'élite tenue par les chanoinesses de Notre-Dame, le couvent des Oiseaux à Paris. Elle y termine ses études en 1932.
À 20 ans, elle épouse l’empereur Bao Daï et obtient, en dépit des traditions annamites, un mariage catholique et un statut d’épouse unique. Tout en ayant une vie fastueuse, elle travaille à la modernisation politique et sociale du pays surtout en faveur des femmes. La guerre, l'occupation nippone et la révolution communiste l’amèneront à s'exiler en France. Entre un mari volage et la guerre, la vie de Nam Phuong aura été une tragédie.
Le 9 mars 1934, elle se marie avec Bao Dai, jeune empereur ayant également reçu une éducation européenne moderne. En raison de son appartenance religieuse et de l’ouverture du couple vers l’Occident, l’alliance suscite des controverses auprès des mandarins et aristocrates de la cour d’Hué. Jeanne Marie-Thérèse Nguyen Huu Thi Lan obtient ainsi le titre d’altesse impériale avec le nom dynastique de Nam Phuong qui signifie “Parfums du Sud”, en reconnaissance de son lieu de naissance.
Avec mes parents et notre ami Jacques Decoux ( à gauche sur la photo), petit neveu de l’Amiral Jean Decoux, dernier Gouverneur Général de l’Indochine, nous étions allés nous recueillir sur sa tombe en 2015.
Nous avions à cette époque rencontré Monsieur Marcel Boudy qui était le maire de la commune quand Nam Phuong y habitait ..
Il y a même à Chabrignac une rue de l’Impératrice comme nous indique notre guide et ami Christian Bouzon.
Aujourd’hui dix ans plus tard, c’est dans l’église de Chabrignac où Nam Phuong, croyante et pratiquante se rendait à l’office que je donne mon concert.
Je regarde muet les travées des chaises. A quel endroit venait-elle s’asseoir, se recueillir, prier ! Mon père passionné de l’Indochine m’a souvent parlé d’elle comme d’une personne qu’il aurait pu rencontrer, connaître….j’oserais dire être de sa famille.
Mon père aurait voulu vivre là-bas à cette époque. Mon père a le “mal jaune” !!! Il me répète souvent la citation d’Erwan Bergot, extraite de son livre “ Sud Lointain”: “L’Indochine est une maladie dont on ne guérit jamais….qui s’apaise tant que l’on y demeure”. Je sais qu’avec moi qui suis dans mon être d’ici mais aussi de là-bas, à mes côtés, inconsciemment à mon insu et sans le dire, il y retourne dans sa passion et l’émotion de ses souvenirs.
Invité par la mairie de Chabrignac pour la 4ème fois nous sommes comme toujours accueillis par notre ami Christian Bouzon.
Extraits de mon concert …
Merci encore à notre ami Christian Bouzon , 1er adjoint à la mairie sans oublier celles et ceux venus nombreux qui m’avaient réservé leur soirée pour venir m’écouter.
A Chabrignac, c’est Impérial
Je reviendrai..
